Vous voyez comme je suis beau ? Pourtant, cela n’a pas empêché mes « maîtres » de m’abandonner l’été 2009 au bord de la Moselle, dans des jardins avec des cabanes, où se trouvent d’autres minous à l’abandon, nourris régulièrement par deux personnes.
Je me suis retrouvé perdu dans cet endroit que je ne connaissais pas. C’était dur pour moi. Il y avait un chat errant qui m’attaquait et m’a infligé beaucoup de griffures.
Puis l’hiver est arrivé, j’avais froid, il faisait moins 12°, il y a eu beaucoup de neige.
Odette était venue nous rendre visite 15 jours auparavant. Elle m’avait trouvé très beau et très sympathique. J’allais vers elle pour avoir des câlins. Il pleuvait, j’avais les pattes pleines de boue. Odette avait mal au cœur pour moi. Elle a dit à Louise, qui me nourrissait, qu’elle ne me laisserait pas dans ce lieu, car j’avais toutes les chances d’avoir une nouvelle famille. Elle ne voulait pas me laisser passer l’hiver au froid.

Louise m’a pris chez elle le 21 décembre 2009. Le 23 décembre, elle m’a conduit chez le vétérinaire pour me faire tatouer, me vacciner…Ensuite, je suis allé à l’orphelinat des minous avec Minouche, qui avait connu le même sort que moi l’été dernier. Odette m’y attendait.

J’étais très content d’être à l’orphelinat, malgré le nombre de congénères qui y vit. Je n’ai pas grogné, pas pleuré. J’ai découvert les lieux en douceur.
Oh ! Comme j’étais heureux, j’avais un toit. J’avais tellement eu froid les derniers jours dehors. A présent, je suis au chaud et j’ai à manger à volonté. Merci Odette d’avoir eu pitié de moi. Elle m’a dit qu’elle allait encore recueillir à l’orphelinat des compagnons de ces jardins, qui ont froid.

Je m’entends bien avec mes compagnons, je suis tellement gentil, je dors avec eux dans un dodo. Je suis un beau et bon petit matou.

Faites-moi une petite place dans votre foyer ! Aimez-moi, je serai le plus heureux des minous…

Il avait toutes les chances de quitter rapidement l’orphelinat pour une vie très joyeuse chez des adoptants.

Il a vécu à peine ce bonheur de ne plus être un chat errant. Quand je suis arrivée à l’orphelinat le 5 janvier 2010, je me suis rendu compte qu’il avait beaucoup de mal à respirer. Deux jours auparavant, une bénévole avait vu également qu’il n’allait pas bien. J’ai pensé qu’il avait une pneumonie ou une pleurésie, étant donné qu’il était resté dans le froid et l’humidité avant d’arriver chez nous, ou peut-être avait-il un problème cardiaque ?

De suite, il a été emmené chez un vétérinaire, qui a fait une exploration de la gorge. En fin d’après-midi, il me téléphonait pour me dire que Caramel avait une tumeur qui couvrait tout le larynx. Il respirait grâce au tuyau qu’il lui avait placé et il n’y avait aucun espoir pour lui.
Caramel a dû être euthanasié.

Je le vois encore marcher dans la boue, courir derrière la voiture, demander des câlins, jouer avec moi avec un petit bâton. Il ne me reste que les photos de ce merveilleux chat, que j’ai prises au bord de la Moselle, où il avait été lâchement abandonné, et les photos de son bonheur à l’orphelinat. Il y a vécu à peine deux semaines.

Caramel, tu resteras dans mes pensées. Il est impossible d’oublier un minou comme toi. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu as eu cette tumeur. Si tu étais resté à l’abandon, tu serais mort étouffé. Louise, qui te nourrissait, aurait pensé que c’est le froid glacial qui t’aurais emporté.